Ce 25 décembre 2022, Sr Thérèse Courtier, une des première Soeur des campagnes, a eu 100 ans. A cette occasion, une douzaine de Soeurs sont venues, quelques jours plus tard, pour marquer l’évènement. Après un temps fraternel de partage, sr Odile nous a lu des passages écrit par sr Thérèse sur les débuts. En voici des extraits tirés de « itinéraires des premières soeurs » :
« En pension, j’ai commencé à vivre plus profondément ma foi. Le catéchisme était fait par les Pères Oratoriens du collège. (…) A partir de la 3ème, c’était la JECF. Le groupe se retrouvait régulièrement. Nous réfléchissions sur des faits de notre vie de jeunes avec la grille « voir, juger, agir » et nous avions des temps de prière. En 1941, j’ai accepté la responsabilité de la JECF de l’enseignement libre du diocèse de Meaux, à la demande de l’évêque.
Je me revois dans le jardin de la ferme plongée dans la lecture de « France pays de mission ? ». Je l’ai lu avec avidité. Je découvrais la « déchristianisation » en France. Et même près de moi, tant de gens manquaient de justice, d’amour et ne connaissaient pas l’Évangile ! (…) J’allais prier dans la petite église proche de notre maison. La découverte des psaumes influençait ma prière.
Vers 1943-1944, j’ai eu des responsabilités aux pré-jacistes et j’ai lâché petit à petit la JECF. Je suis entrée en relation avec Ghislaine Aubé que ma soeur Madeleine avait connu avant moi à la JACF.
Je cherchais de façon plus précise dans quelle Congrégation j’aillais répondre à l’appel de Dieu. Je suis allée à Flavigny au printemps 1944. Ce voyage a été une étape lumineuse dans ma relation au Seigneur. Quelques temps après, j’apprends par une petite brochure sur les FMC qu’une branche féminine était envisagée. Alors j’ai rencontré le Père Epagneul à Meaux pour avoir quelques éclaircissements. Il m’a simplement dit : Voyez Mlle Aubé, j’ai toute confiance en elle ». Je suis donc allée la voir.
La vie menée par les Frères correspondait tellement à ce que je souhaitais ! La prière liturgique, la vie commune fraternelle et joyeuse, la pauvreté, le silence et une certaine austérité, l’accueil au Prieuré et les relations simples avec la population, le travail pour gagner sa vie. J’ai senti là une vie religieuse exigeante, évangélique, au service de la mission dans les campagnes « déchristianisées » dont j’avais l’expérience et que la lecture de « France, pays de mission ? » m’avait fait découvrir plus largement. Je n’avais plus d’hésitation.
Sr Thérèse a rejoint le premier Prieuré le 7 septembre 1947. Elle vit actuellement à l’Ehpad de Brienon.